USAGÉS DE LA ROUTE ...22... VOILA LES CLICS

Selon le bilan statistique du comportement des usagers de la route du Ministère de l’Intérieur, 4 273 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France en 2009. Pour l'année 2010, on évoque quant à présent le nombre de 3 994 morts.

L'objectif de Sécurité Routière du Président de la République en France est « que moins de 3000 personnes par an ne meurent sur les routes d’ici à 2012 ».

« L'amélioration des comportements au volant, déjà très significative depuis 2002 », est la condition essentielle à la réalisation de cet objectif.

Cependant, il faut bien reconnaître que les changements de comportements ne sont motivés actuellement que par le volet répression de la lutte contre l'insécurité routière.

Pour tout dire, l'usager de la route ne se sent pas encore suffisamment associé ni impliqué dans cet objectif, comme si tout cela se faisait plus contre lui qu'avec lui.

Or le « comportement » au volant des conducteurs, comme en d'autres domaines, a plus vocation d'être « déterminé par l'environnement et l'histoire des interactions de l'individu avec son milieu » (Béhaviorisme).


L'idée que j'émets aujourd'hui, tend à rapprocher tous les acteurs locaux de la lutte contre l'insécurité routière, au premier rang desquels bien évidemment, l'usager de la route, et ce, au travers d'un projet véritablement interactif, qui soit le baromètre instantané de l'évolution des comportements de tous.

Le Conseil Interministériel de la Sécurité Routière l'a bien compris qui a créé en juillet 2006 des Commissions Consultatives des Usagers pour la Signalisation Routière, généralisées sur tout le territoire national au 1er Janvier 2008.

Ces commissions ont pour but de « renforcer l’écoute des usagers de la route sur la pertinence et la cohérence de la signalisation routière, afin d’en améliorer à terme l’acceptation et le respect ».

Mais force est de constater que l'installation de ces Commissions s'est faîte dans l'anarchie la plus complète, et seuls deux ou trois départements semblent avoir joué le jeu poussés par quelques associations d'usagers. En tout cas, les sites internet qui ont pu fleurir à cette occasion sont aussi disparates qu'illisibles. Ces Commissions livrées à elles mêmes ont improvisé des approches qui visent à se replier sur elles, sans que l'usager quelconque soit véritablement consulté ou même simplement informé.

Les formulaires à la disposition des usagers, lorsqu'ils existent sont difficilement accessibles, restrictifs, incompréhensibles, obsolètes, voire ringards au vu de ce que les moyens informatiques actuels auraient pu permettre. Qui plus est, les requêtes comme les résultats des comptes rendus ne sont pas consultables en ligne. Tout est fait comme si ce dispositif prévu pour l'usager citoyen avait été finalement détourné pour le seul usage d'un contingent de superviseurs autorisés.

Il est urgent que ces Commissions mutualisent enfin leurs moyens et qu'elles restaurent l'esprit initial de leur mission à l'écoute prioritaire de l'usager dont on sait plus que jamais que le comportement n'évoluera que s'il se sent associé et impliqué dans le cadre d'un effort véritablement contributif.

Il est par ailleurs humiliant pour l'usager d'estimer qu'il ne soit bon qu'à signaler je cite « un panneau peu lisible ou mal placé, un marquage au sol effacé ».


L'usager, par définition, semble au contraire le mieux placé pour juger non seulement de la pertinence de la signalisation, mais aussi de celle de certains contrôles ou encore de la dangerosité de certains endroits.

Il appartiendrait donc à ces Commissions "consultatives" de mettre en place un véritable formulaire intelligent et pourquoi pas ludique, qui permettrait à l'usager de géolocaliser et commenter :
  • - une signalisation jugée incohérente
  • - un contrôle routier incompris
  • - un endroit estimé accidentogène
En juste retour, l'usager enregistré aurait accès à une cartographie de son département avec les points examinés et traités par la Commission.

Sur le même site, l'usager aurait accès à quelques informations ou recommandations pratiques en temps réel, judicieusement distillées par les différents acteurs locaux de la Commission.

En terme de réactivité, le « webmaster » responsable du site pourrait dépendre de chacune des Directions Départementales de Sécurité Publique (DDSP), de manière à proposer un contenu efficace que l'usager de la route aurait  véritablement intérêt à souvent consulter.

« Buzz » garanti, si les forces de Police ou de Gendarmerie consentaient par ailleurs à afficher en temps réel sur chacun de ces sites départementaux, l'emplacement des radars mobiles. Les forces de l'ordre s'investiraient probablement mieux et d'avantage, dès lors qu'elle auraient à rendre compte qualitativement et quantitativement de leurs actions.

Dès lors, même les chagrins du tout répressif y trouveraient leur compte.